Le e-sport, bientôt une discipline olympique ?

Article : Le e-sport, bientôt une discipline olympique ?
Crédit: MaxPixel
22 juillet 2021

Le e-sport, bientôt une discipline olympique ?

Marie-Josée Ta Lou, Teddy Riner, Simone Biles… Qu’est-ce qu’on est content de retrouver les athlètes pour les Jeux Olympiques d’été ! Malgré l’annulation l’année dernière en raison de la pandémie de Covid-19 et les restrictions imposées cette année toujours à cause de cette foutue pandémie, on est heureux de voir les athlètes performer dans leurs différentes disciplines. Cette année, 206 délégations venues des cinq continents vont se disputer les médailles autour de 50 disciplines. À l’occasion de ces jeux de la XXXIIe olympiade, six nouveaux sports font leur entrée dans le cercle très restreint des sports olympiques. Après l’escalade sportive, le karaté, le skateboard, le surf, le BMX freestyle et le basket-ball à trois, verrons-nous des professionnels du e-sport compétir lors de la prochaine édition des jeux olympiques ? 

Vocabulaire du e-sport

Avant de parler de sport olympique, le e-sport peut-il être même considéré comme un sport ? La question divise profondément. Tenez, on n’arrive même pas à s’entendre sur une seule orthographe. Alors, le e-sport ou eSport ou esport (faites votre choix), encore appelé sport électronique, désigne les compétitions de jeux vidéo pouvant être jouées par deux ou plusieurs personnes. De ce fait tous les jeux vidéo pouvant être multijoueur peuvent être considérés comme jeux e-sport. On en distingue huit grandes catégories que sont 

  • les jeux de combats
  • les jeux de sport
  • les jeux battle royale
  • les jeux de stratégie en temps réel
  • les jeux de type arène de bataille en ligne
  • les jeux de tir à la première personne
  • les jeux de cartes à collectionner
  • Les autres

Plus de 1,5 milliards de personnes qui connaissent désormais l’e-sport dans le monde. Même si vous n’en faites pas partie, les thèmes League of Legends, Fortnite, FIFA, world of Warcraft vous sont peut-être familiers. Véritable phénomène économique, social et culturel, l’e-sport n’est pas seulement une mode éphémère. C’est un marché à milliards (quel que soit la devise dans laquelle vous comptez). Que vous faut-il de plus pour le considérer comme un sport à part entière ? Parce que la foule en délire, les superstars à l’égo surdimensionné, les généreux sponsors, les faramineux droits de diffusion, les tournois internationaux, tout ça fait déjà partie de l’e-sport. Ah oui, vous vous demandez sans doute ce qu’il y a de sportif à combattre des méchants imaginaires assis devant un écran ?

Les arguments qui plaident en faveur du e-sport

C’est clair que les coureurs olympiques et les gamers n’ont pas la même dépense énergétique. On ne voit pas non plus les professionnels du tir à l’arc ou du bridge suer à grosses gouttes et pourtant ces disciplines sont considérées comme des sports. Jouer à un jeu vidéo demande de la concentration et de la précision. Il faut s’entrainer, se préparer aussi bien physiquement que mentalement. De plus en plus on voit émerger des centres de formation, d’entrainement, des coachs, directeurs sportifs et agents de joueurs. Le cliché de l’adolescent asocial qui se réfugie derrière son écran pour échapper à la réalité est dépassé. Certains clubs professionnels tels que le Paris Saint-Germain disposent d’ailleurs d’une section e-sport. La discipline a aussi son mercato. Les meilleurs joueurs s’arrachent à prix d’or même si on est encore loin des sommes mirobolantes du football.

Un sport déjà reconnu par le comité olympique ?

Si des structures tels que US Air Force se positionnent aujourd’hui comme sponsors de compétitions e-sport, c’est parce qu’il y a une opportunité de toucher un public jeune. Le comité olympique aussi l’a bien compris et se garde d’avoir un avis tranché sur la question. On pourrait même dire que le e-sport fait une entrée progressive dans les jeux olympiques. Le directeur sportif du comité international olympique a annoncé que certains e-sports pourraient être médaillables aux JO de 2028. Le programme de Paris 2024 ayant déjà été bouclé. Il précise cependant que seuls les jeux ayant «une réplication complète dans un monde virtuel d’un sport traditionnel » pourront être intégrés au programme olympique. En préambule aux jeux de cet été, une première édition des Olympic Virtual Series s’est déroulée du 13 mai au 23 juin 2021. Il s’agit là d’un premier pas significatif pour la reconnaissance d’une discipline sujette à polémique.

En matière de e-sport, les États-Unis et la Corée du Sud font office de pionniers. Sacrilège pour certains, légitime pour d’autre, la reconnaissance de l’e-sport comme sport olympique ou sport tout simplement est plus que clivant. Cela dit, au vu de l’engouement, des chiffres (ce n’est après tout qu’une question de business), la question mérite d’être posée. Alors verrez-vous d’un bon œil une médaille d’or attribuée au meilleur joueur de world of Warcraft dans quelques années ? Partagez votre avis en commentaire.

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