si vous deviez sauver cinq livres de votre bibliothèque?
Avec les réseaux sociaux, la TNT, les gadgets électroniques on ne s’accorde plus beaucoup de temps pour lire. Et pourtant on devrait. Je partage aujourd’hui avec vous cinq de mes lectures préférées en espérant que vous serez tout aussi séduits que moi si ce n’est déjà le cas.
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Les oiseaux se cachent pour mourir
Vous en avez surement entendu parler. L’adaptation cinématographique a été un véritable succès. Mais le livre est encore mieux. L’auteur Collen McCullough vous fait voyager à travers l’Australie avec beaucoup d’émotion. L’histoire d’amour impossible entre le père Ralph et Meggie est à la fois belle et triste. Mon passage favori dans ce roman poignant « Selon une légende, il est un oiseau qui ne chante qu’une seule fois de toute sa vie, plus suavement que n’importe quelle autre créature qui soit sur terre. Dès l’instant où il quitte le nid, il part à la recherche d’un arbre aux rameaux épineux et ne connaît aucun repos avant de l’avoir trouvé. Puis, tout en chantant à travers les branches sauvages, il s’empale sur l’épine la plus longue, la plus acérée. Et, en mourant, il s’élève au-dessus de son agonie dans un chant qui surpasse celui de l’alouette et du rossignol. Un chant suprême dont la vie est le prix ! Le monde entier se fige pour l’entendre, et Dieu dans son ciel sourit. Car le meilleur n’est atteint qu’aux dépens d’une grande douleur… ou c’est du moins ce que dit la légende. « Je vous le conseille fortement
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Allah n’est pas obligé
Ahmadou Kourouma fait un récit saisissant et touchant sur la guerre tribale au Liberia. A travers le jeune Birahima, qui malgré ses quatre dictionnaires emploie un langage pour le moins brut, il décrit au lecteur le quotidien pathétique, sanglant et dramatique des enfants soldats. Voici un passage qui devrait vous convaincre -si ce n’est pas encore le cas- de lire ce chef d’œuvre de la littérature africaine : « Je m’appelle Ibrahima. J’aurais pu être un sale gosse comme les autres (dix ou douze ans, selon les sources), ni meilleur ni pire, si j’étais né ailleurs que dans un foutu pays d’Afrique. Mais mon père est mort. Et ma mère, qui marchait sur les fesses, elle est morte aussi. Alors je suis parti à la recherche de ma tante Mahan, ma tutrice. C’est Yacouba qui m’accompagne. Yacouba, le féticheur, le multiplicateur de billets, le bandit boiteux. Comme on n’a pas de chance, on doit chercher partout, dans le Liberia et la Sierra Leone de la guerre tribale. Comme on n’a pas de sous, on doit s’embaucher, Yacouba comme grigriman et moi comme enfant-soldat. De camp retranché en ville investie, de bande en bande de bandits de grand chemin, j’ai tué pas mal de gens avec mon kalachnikov. C’est facile. On appuie et ça fait tralala. Je ne sais pas si je me suis amusé. Je sais que j’ai eu beaucoup mal. Mais Allah n’est pas obligé d’être juste avec toutes les choses qu’il a créées ici-bas. »
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Les misérables
Victor Hugo est un auteur dont le talent n’est plus a prouver. Je n’ai certainement pas lu toutes ses œuvres mais je suis une fanatique intemporelle de ce sublime auteur. Sa plume coulait de la très bonne encre. L’histoire de la petite Cosette et de Jean Valjean demeure sans doute l’un de ses meilleurs écrits. Il y a tellement de beaux passage dans les misérables que j’ai l’embarras du choix quant à mon favori. Néanmoins ce passage fait partie de ceux qui m’ont fait aimer cette œuvre : « Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours… Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade poussa un cri ; mais il y avait de l’Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le pavé, c’est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n’était tombé que pour se redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda du côté d’où était venu le coup, et se mit à chanter :
Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à… «
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Honneur et courage
Danielle Steel encore un de mes auteurs préférés. Elle mélange artistiquement des émotions diverses et variées. Dans ce roman, vous vivrez la deuxième guerre mondiale à travers la douloureuse histoire d’amour entre un américain et une japonaise dans le climat pour le moins tendu de la guerre. Gardez un mouchoir à côté en lisant Honneur et courage dont je partage avec vous un extrait « Oui, je dois être fou, répéta-t-il dans un murmure. Mais je vous aime »
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Un piège sans fin
L’esprit humain quand il est éprouvé peut ressortir tout ce qu’il regorge de plus vil et de plus bas. C’est ce que nous prouve Olympe Bêly Quenum dans son roman. Vous vous attendez à une fin heureuse ? Ce n’est pas toujours le cas. Voici le passage que je vous propose en attendant de découvrir (ou de redécouvrir) cette œuvre « J’évoquais la mer que je n’avais jamais vue… que je n’ai pas encore vue, mais dont ma musique laissait entendre les grondements lointains réduits en murmures et en chuchotements. Chaque vague dans son écroulement sur la grève appelait le nom de ma fiancée ; le ressac bruissait doucement : Anatou, Anatou… Anatou, Anatou… Anatou, Anatou. Anatou se blottit contre moi, les yeux remplis de larmes : « Comment fais-tu ça ? Comment arrives-tu à dire tant de choses rien qu’avec ces rangées de lattes de bambou ? » Je lui répondis par la voix du tôba : Je ne sais pas, je ne sais pas. Anatou, fille de Fanikata et d’Ibayâ ; tes beaux yeux de velours ont éveillé dans mon âme des sentiments dont j’ignorais en moi l’existence : Je t’aime et je suis heureux de mourir, Anatou »
Si un jour ma bibliothèque était en feu ce sont les premiers livres que je sauverais dans cet ordre là ! Mais espérons que jamais pareil choix ne m’échoit ! Partagez avec moi vos lectures favorites. On serait tous gagnants.
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